Tech for Good?

Petit précis illustré (parfois contrarian) des bienfaits et travers du tout numérique sur nos piètres existences

Format : essai illustré de 219 pages

L’acheter : Bientôt disponible. Pour les précommandes : hello@clear-shadows.com

Sommes-nous encore libres quand nos gestes quotidiens sont guidés par des algorithmes invisibles ?
L’innovation numérique nous émancipe-t-elle vraiment, ou prépare-t-elle en silence un hiver cognitif ?
L’intelligence artificielle, les plateformes et les objets connectés : bienfaits ou pièges dorés ?

À mi-chemin entre analyse lucide et poésie satirique, l’auteur explore le grand paradoxe de notre époque : un numérique qui promet l’émancipation mais installe la dépendance, qui ouvre des possibles mais réduit nos libertés intérieures.

En dialogue avec le projet artistique Clear Shadows, dont les images frappent là où les mots hésitent, ce livre est une vigie : une traversée critique et sensible de l’infobésité, de l’économie de la dopamine, de la robotisation douce de nos vies, jusqu’à l’émergence d’un Homo Cubile, confortablement assis dans son canapé connecté.

Ni pamphlet technophobe, ni ode naïve à la Silicon Valley, Tech for Good!? propose un regard rare : sceptique, poétique, contrarian.


Un livre qui bouscule, qui dérange, mais qui ouvre aussi des chemins : sobriété numérique, réinvention collective, art comme refuge, lenteur retrouvée.


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Risque-t-on de finir un jour seuls sur nos canapés, à scroller sans fin, hypnotisés par la lumière de nos écrans ? Peut et doit-on rester optimiste face à cette déferlante du numérique?

Il y a un temps encore très proche, je baignais dans la sphère de la tech et de l’innovation, au contact des start-up, des investisseurs, des décideurs, croyant à la promesse d’une croissance durablement éclairée par la technologie. Puis, un autre temps est venu : celui d’une bascule intérieure. Trop de flux, trop de sollicitations, trop d’écrans. Mon cerveau, saturé (et mon ostéopathe!), m’a rappelé à l’ordre. Il m’a fallu ralentir, observer, digérer. J’ai pesté, râlé, douté. Puis j’ai dessiné, filmé, sculpté, comme pour traduire en gestes créatifs cette inquiétude latente.

Aujourd’hui, le constat s’impose : la tech s’éloigne, chaque jour un peu plus, de son idéal de Tech For Good au service du bien-être et de l’élévation de l’humanité toute entière. Derrière le vernis de l’innovation, je vois un univers où l’éthique vacille à la solde du profit, où l’on flatte quelques égos sur-dimensionnés de superstars de la tech pendant que l’on automatise nos existences à marche forcée, sans rien nous demander. Quelques figures de la tech, devenues quasi-messianiques, occupent le devant de la scène. Mais pendant que leurs récits héroïques captivent, ce sont nos gestes quotidiens qui se transforment en routines automatisées, plus discrètement et plus sûrement. J’observe l’économie de l’attention se transformer en économie du non-partage, l’addiction fleurir plus vite qu’un champ de tournesols, la manipulation algorithmique s’immiscer jusque dans la chimie de nos émotions. Je vois des vies qui se désocialisent, des flux qui remplacent la présence, une robotisation douce qui s’installe au cœur de nos gestes et de nos liens.

Qu’on me comprenne bien : il ne s’agit pas dans cet essai d’ânnoner un réquisitoire contre la technologie et ses dérives. L’innovation a ses vertus, indéniables, et peut porter des promesses d’émancipation réelles. Mais je suis convaincu qu’en ce moment même, nous dérivons collectivement petit à petit, sans même le vouloir et c’est bien là le souci, vers une tech qui aliène plus qu’elle n’élève, qui réduit nos espaces de liberté intérieure plus qu’elle ne les élargit.

Cet essai est né de cette conviction. Il ne propose ni slogans faciles, ni solutions miracles. Plutôt une vigie : un regard sceptique et poétique sur l’addiction digitale, la vacuité des univers virtuels, la manipulation algorithmique, la marchandisation de nos vies et l’érosion de nos émotions. Une traversée critique, parfois rude, parfois plus contemplative ou poétique, pour interroger ce que nous sommes en train de devenir dans ce monde où les machines avancent plus vite que nos consciences.

Si le lecteur y trouve des échos à ses propres doutes, alors ce travail n’aura pas été vain. Sinon, qu’il y voie au moins une tentative d’exprimer ce malaise diffus, ce froid qui s’installe doucement : le signe avant-coureur d’un hiver numérique.

Cet essai ne se veut ni pamphlet politico-économico-socialo satirique, ni catastrophiste, ni technophobe, ni moralisateur ou prosélyte, ni même quoi que ce soit d’autre. Il vise juste à interroger le lecteur sur ses pratiques individuelles qui pourraient potentiellement nuire au collectif ou aux générations futures. Car demain se choisit maintenant.

Il est fondé sur mon expérience en tant que multi-entrepreneur dans le digital depuis 2006 et artiste plasticien depuis 2016 sur des sujets liés à l’automatisation de nos existences via le projet Clear Shadows, qui a vu le jour sous la forme de dessins, sculptures, vidéos, gravures…

Clear Shadows (https://www.clear-shadows.com) n’est pas une démarche esthétique détachée du réel : c’est un projet profondément engagé. Les images ici réunies assument leur fonction de choc. Elles ne prétendent pas expliquer, ni convertir, ni prêcher, ni même argumenter avec la rigueur d’un essai : elles visent plus directement, elles parlent au cerveau reptilien, à l’instinct, à l’émotion brute, quitte à flirter avec la dystopie et l’exagération béante. Là où un long discours s’épuise dans les nuances, une seule image peut déclencher un sursaut, une inquiétude, une conscience. Ces visuels sont conçus comme des électrochocs, des signaux d’alerte dans le flux continu des images numériques.

Bien sûr, cette charge peut être anxiogène. Mais l’art n’est-il pas justement là pour déranger, secouer, faire voir ce que l’on refuse de regarder ? Les œuvres de Clear Shadows provoquent une inquiétude nécessaire, en contraste avec le texte de l’essai qui les accompagne. Car l’écriture, elle, nuance, met en perspective, ouvre un espace de recul et cherche souvent le contre-pied et à mettre en balance les deux forces technophiles et technophobes qui s’opposent dans ces débats. Entre le regard frontal des images et le travail réflexif du texte, s’installe un dialogue : celui de la secousse et de l’analyse, du cri et de la pensée. Ensemble, ils invitent à ne pas détourner les yeux.