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Your brain is our brain

G. Artificial Intelligence Code released

Drawing – 30×20 cm

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What’s up kids?

W. millions of messages per minute growth (data centric graphic)

Drawing – 30×20 cm

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Vitruve attacks

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Toxic poppies

G. turnover x Internet traffic x Time spent

Drawing & Engraving – 30×20 cm

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My brain is full

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I love you love ME

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Digital NAtive

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Dark print

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Addicted

La forme évoque une gélule. Un comprimé gris, neutre, parfaitement calibré. Mais au lieu d’une poudre active, l’intérieur est rempli d’icônes: des « like » et des « love », répétés des centaines de fois, identiques, sans variation. Une pharmacologie du social.

L’œuvre révèle une métamorphose silencieuse: les gestes numériques — liker, aimer, réagir — ont glissé du registre symbolique au registre addictif. Ils n’agissent plus comme des signes, mais comme des micro-doses. Chaque pouce levé stimule, chaque cœur récompense, chaque interaction déclenche un effet mesurable sur l’attention et la dopamine. Le réseau social devient une prescription involontaire.

La capsule est divisée en deux moitiés parfaitement symétriques, comme un médicament à libération immédiate et prolongée. D’un côté, la gratification simple: le like, mécanique, rapide, sans engagement. De l’autre, l’apparence de l’attachement: le cœur, plus valorisant, plus intrusif, plus coûteux pour celui qui le reçoit. Deux molécules de la même addiction, deux intensités d’une dépendance émotionnelle fabriquée.

La répétition des icônes traduit le véritable moteur de ces plateformes: la standardisation du désir. Rien n’est spontané, rien n’est personnel. Les émotions sont réduites à des symboles reproductibles, ingérés en continu. Au fil du temps, ce comprimé visuel remplace la relation réelle par un protocole automatique: aimer devient un geste réflexe, une décharge programmée, un mouvement appris.

Dans Addicted — Pill × Like × Love, la gélule n’est plus un objet médical: c’est un miroir. Elle expose comment les systèmes de récompense intégrés aux plateformes ont colonisé notre intimité, jusqu’à en redéfinir les contours. Une pharmacologie du lien, distribuée à volonté, sans ordonnance, mais avec des effets secondaires majeurs: dépendance, anxiété, comparaison, besoin continu de validation.

Le médicament, ici, n’est pas avalé. Il est cliqué. Et il agit tout autant.